Texte de base, p. 63
À leur première réunion, nous les voyons arriver défaits, intérieurement brisés. Leur souffrance est évidente et leur désir d’aide n’en est que plus manifeste. Ils vont chercher un porte-clés de bienvenue et retournent s’asseoir secoués par cet effort. Nous les revoyons, et ils semblent plus à l’aise. Ils se sont trouvé un parrain (marraine) et assistent à des réunions tous les soirs. Ils ne soutiennent toujours pas notre regard, mais, durant les partages, ils se reconnaissent et hochent la tête. Nous remarquons une étincelle d’espoir dans leurs yeux et, lorsque nous les encourageons à revenir, ils ont un sourire timide. Quelques mois plus tard, ils se tiennent droit. Ils ont appris à regarder les gens dans les yeux. Ils travaillent les étapes avec leur parrain (marraine) et, ainsi, se rétablissent. Nous les écoutons partager leur expérience au cours d’une réunion. Nous rangeons les chaises avec eux après la réunion. Quelques années plus tard, ils sont conférenciers dans un congrès. Ils ont une personnalité magnifique, remplie d’humour. Ils sourient en nous voyant, ils nous serrent dans leurs bras et nous disent qu’ils n’auraient jamais pu y arriver sans nous. Et ils comprennent lorsque nous leur disons : « Nous non plus, sans vous »
Juste pour aujourd’hui, je me réjouirai en assistant au rétablissement d’un autre.