Texte de base, p. 81
L’une des vérités les plus difficiles à admettre dans notre rétablissement est peut-être que nous sommes aussi impuissants face à la dépendance d’un autre que face à la nôtre. Ayant nous-mêmes connu un réveil spirituel dans notre vie, il se peut que nous pensions être capables de persuader un autre dépendant de se rétablir. Il y a cependant des limites à ce que nous pouvons faire pour aider d’autres dépendants. Nous ne pouvons pas les forcer à cesser de consommer. Nous ne pouvons ni leur donner les résultats des étapes ni grandir à leur place. Nous ne pouvons pas faire disparaître leur solitude ou leur souffrance. Il n’y a rien que nous puissions dire à un dépendant effrayé pour le convaincre de troquer la misère familière de la dépendance contre l’incertitude du rétablissement. Nous ne pouvons pas nous mettre dans la peau des autres, ni modifier leurs objectifs ou décider pour eux ce qu’ils devraient faire. Cependant, si nous refusons d’essayer d’exercer cette influence sur la dépendance des autres, nous pourrons peut-être les aider quand même. Ils grandiront peut-être si nous leur permettons de faire face à la réalité, aussi pénible soit-elle. Il se peut qu’ils deviennent plus productifs, à leur façon, du moment que nous n’essayons pas d’agir à leur place. Ils pourront devenir maîtres de leur propre destinée, en autant que nous serons les seuls maîtres de la nôtre. Si nous acceptons tout cela, nous arriverons à faire ce que nous étions censés faire : porter le message et non porter le dépendant.
Juste pour aujourd’hui, je vais accepter que je suis impuissant non seulement face à ma propre dépendance, mais aussi face à celle de tous les autres. Je vais porter le message et non le dépendant.