Texte de base, p. 51
Tant qu’il nous reste des amendes honorables à faire, notre esprit est encombré de choses dont nous n’avons pas besoin. Nous portons le fardeau supplémentaire d’une excuse non formulée, d’un ressentiment entretenu ou d’un remords inexprimé. C’est comme avoir une maison en désordre. Nous pourrions nous en aller pour ne pas voir le désordre, ou alors nous pourrions enjamber les tas de déchets et prétendre qu’ils ne sont pas là. Mais, le désordre ne disparaîtra pas parce que nous l’ignorons. À la fin, la vaisselle sale, la moquette couverte de miettes et les corbeilles remplies de papier sont toujours là à attendre qu’on les nettoie. Il est aussi difficile de vivre avec un esprit encombré qu’avec une maison en désordre. Il semblerait que nous soyons toujours en train de buter sur les restes d’hier. Chaque fois que nous voulons aller quelque part, il y a quelque chose sur notre chemin. Plus nous négligeons notre responsabilité de faire amende honorable, plus notre esprit devient encombré. Et nous ne pouvons même pas engager quelqu’un pour faire le ménage. C’est un travail que nous devons faire nous-mêmes. En faisant nos propres amendes honorables, nous obtenons une profonde satisfaction. De la même façon que nous nous sentons bien après avoir nettoyé notre maison, et que nous prenons le temps d’apprécier le soleil à travers une vitre propre, ainsi notre esprit se réjouira de pouvoir profiter vraiment de notre rétablissement. Une fois le gros du désordre nettoyé, nous n’avons plus qu’à ramasser au fur et à mesure ce qui traîne derrière nous.
Juste pour aujourd’hui, je nettoierai ce qui encombre mon esprit en faisant les amendes honorables qu’il me reste à faire.