Texte de base, p. 105
Avant d’arriver à N.A., plusieurs d’entre nous croyaient qu’ils étaient courageux simplement parce qu’ils n’avaient jamais connu la peur. Nous avons gelé toutes nos émotions, la peur entre autres, jusqu’à nous convaincre nous-mêmes que nous étions des gens durs et courageux que rien ne ferait craquer. Mais trouver du courage dans la drogue n’a rien à voir avec notre façon de vivre aujourd’hui. Abstinents et en rétablissement, nous avons forcément peur à un moment ou l’autre. La première fois que nous nous apercevons que nous avons peur, il se peut que nous nous sentions lâches. Nous craignons de téléphoner parce que notre interlocuteur ne comprendra peut-être pas. Nous avons peur de demander à quelqu’un de nous parrainer (marrainer), parce qu’il pourrait refuser. Nous avons peur de chercher un emploi. Nous avons peur d’être honnêtes avec nos amis. Pourtant, toutes ces peurs sont naturelles, et même saines. Ce qui n’est pas sain, c’est de nous laisser paralyser par la peur. Quand nous laissons la peur arrêter notre croissance, nous sommes vaincus. Le vrai courage n’est pas l’absence de peur, mais plutôt la bonne volonté de passer à travers.
Juste pour aujourd’hui, je serai courageux. Quand j’aurai peur, je ferai ce qu’il faut pour grandir dans mon rétablissement.