Texte de base, p. 101
Plusieurs d’entre nous arrivent à Narcotiques Anonymes avec une très piètre opinion d’eux-mêmes. En comparaison, les dépendants en rétablissement que nous rencontrons dans les réunions peuvent démontrer une sérénité presque surhumaine. Ces gens sages et aimants vivent depuis plusieurs mois, voire plusieurs années, en accord avec les principes spirituels, donnant d’eux-mêmes aux autres sans rien attendre en retour. Nous leur faisons confiance et nous les laissons nous aimer en attendant de nous aimer nous-mêmes. Nous attendons d’eux qu’ils arrangent tout. Puis, l’enthousiasme du début du rétablissement commence à se dissiper et nous commençons à apercevoir le côté humain de nos amis N.A. et de notre parrain (marraine). Peut-être un membre de notre groupe d’appartenance nous fait-il faux bond alors que nous lui avions fixé rendez-vous pour prendre un café ; peut-être voyons-nous deux anciens se disputer dans une réunion de comité ; ou peut-être nous rendons-nous compte que notre parrain (marraine) a un ou deux défauts de caractère. Nous voilà atterrés, désillusionnés : ces dépendants en rétablissement ne sont donc pas parfaits ! Comment pouvons-nous encore leur faire confiance ? Quelque part entre les « héros du rétablissement » et les « paumés de N.A. » se trouve la vérité : nos amis dépendants ne sont ni complètement bons ni complètement mauvais. Après tout, s’ils étaient parfaits, ils n’auraient pas besoin de ce programme. Nos amis et notre parrain (marraine) sont, comme nous, de simples dépendants en rétablissement. Nous pouvons nous identifier à leur simple expérience de rétablissement et nous en servir dans notre propre programme.
Juste pour aujourd’hui, mes amis et mon parrain (marraine) sont des humains, tout comme moi. Je me fie à leur expérience justement à cause de cela.